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La péña LOS DOS
19 mai 2010

Technique : la pique (partie II)

Avant de poursuivre notre exposé sur la pique, il est important d’expliquer l’anatomie du toro.

squelette3Comme tout bovidé, le taureau de combat n’a pas de clavicule. Les deux extrémités des pattes avants  sont donc reliées au tronc uniquement par des muscles et c’est l’endroit où ces muscles se réunissent que l’on appelle la cruz (emplacement idéal de l’estocade, mais pas de la pique).

squelette_toro_de_combatEn avant de la cruz se trouve le morillo, masse musculaire qui correspond au bord dorso-supérieur du cou et qui va de la nuque à l’avant des omoplates. Les muscles qui le composent sont uniquement des muscles extenseurs du cou ou élévateurs de la tête.

Pique en avant de la cruz :

Dans le morillo : Section des muscles trapèze et rhomboïde cervicaux. D’autres muscles releveurs de la tête sont situés plus en profondeur. Pour que la pique les atteigne (la profondeur moyenne de la lésion fait tout de même plus de 15 cms…), il convient en fait de piquer dans la partie arrière du morillo, juste en avant de la cruz. C’est l’endroit préconisé de tout temps !

Sur les côtés du morillo : les muscles lésés ne sont qu’accessoires, alors qu’on risque en revanche de provoquer des fêlures (voire des fractures) des omoplates.

Pique au niveau de la cruz :


Dans la cruz : Les lésions intéressent des zones osseuses, vasculaires et nerveuses très sensibles. Le taureau baissera la tête, mais à cause d’une véritable « luxation » des muscles qui relient les membres antérieurs au tronc, qui va également laisser l’animal plus ou moins impotent, bien que sans boiterie.
Tombée au niveau de la cruz
Ce ne sont plus les muscles qui seront lésés, mais les cartilages de conjugaison des omoplates, provoquant obligatoirement de graves boiteries.

Pique après la cruz :


En arrière de la cruz : La pique atteint la colonne vertébrale et donc la moelle épinière, altérant la propulsion et la motricité arrière

En arrière et tombée
Perforation de la plèvre et troubles respiratoires

En conclusion :

Pour des raisons anatomiques, et en respectant le but initialement recherché, il convient donc de piquer dans la partie arrière du morillo.
Un autre raison à cette localisation est que l’hémorragie consécutive y est moins intense qu’ailleurs, le trou de pénétration se refermant plus vite grâce à la pression des plans musculaires à cet endroit très développés.
Il convient cependant de noter que la perte de sang, comprise entre 1,5 et 2,5 litres, est très modérée pour un animal de 500 kilos qui en possède 37 litres. (A titre de comparaison, cela correspond proportionnellement au volume habituellement prélevé à un donneur de sang).

Vistiendo_al_caballo_1 14 Caballos_de_Picar

Voici un article que l’on peut trouver un peu partout sur des blogs dédiés à la tauromachie :

Décalogue de la suerte de varas par Fernando Marcet :

La suerte de varas est la clef de voûte de la lidia.

Elle a trois missions :

a) Révéler les caractères de bravoure, de tempérament et de comportement du toro ; révéler ses qualités.
b) Régler, corriger et ôter de la puissance à sa charge, en vue de la suite de son combat et de sa mort, au moyen de piques dans le
morrillo
, brèves et dosées.
c) Dans des conditions propices, créer, transmettre beauté et émotion consubstantielles à cette
suerte incomparable.

La suerte de varas doit être réalisée selon les canons

- Placer le toro devant son picador, qui doit présenter la poitrine du cheval et provoquer sa charge.
- Piquer seulement avec la pyramide en acier (fer de la pique), sans introduire la partie en corde (arrêt, butoir, frein ou heurtoir).
- Pointer la
vara vers l’avant et piquer dans le morrillo du toro
avant que celui-ci n’atteigne le caparaçon du cheval.
- Tandis que le
toro
pousse, le picador doit se défendre en portant tout son poids sur la pique, comme s’il se laissait tomber sur elle, en dégageant son corps de la monture sans rectifier ni faire tourner le fer de la pique dans la blessure, en dosant le "châtiment".
- En aucun cas le picador ne doit fermer la sortie au toro, ni avoir recours à la "
carioca", sauf dans les cas de mansedumbre évidente.

Le tercio de piques nécessite, pour une exécution correcte

- De modifier le dessin de la pique de façon à ce que l’on ne puisse piquer qu’avec la pyramide en acier ; pour cela il faudra placer un croisillon pivotant à la base de la pyramide ou revenir à l’usage du "limoncillo".
- Des chevaux dressés et d’un poids proportionné.
- L’équipement destiné à les protéger doit être élaboré, de préférence, avec des matériaux flexibles et légers. Il ne doit en aucun cas blinder le cheval et s’apparenter à un mur contre lequel le
toro
s’écrase.
- Les chevaux doivent avoir un œil découvert pour pouvoir s’orienter dans l’arène.

L'importance d'une réalisation rigoureuse du tercio de piques

L’importance de ce premier tiers pour le déroulement ultérieur de la lidia implique que les matadors, les subalternes et les picadors, chacun dans la mesure de leurs responsabilités, soient à leur place, réalisent la suerte correctement, loyalement, en plaçant le toro comme il faut, en le piquant avec mesure et en faisant le quite "peu de temps" après la rencontre.

Fermeté de la présidence

- Ne primer auncune faena si le toro n'a pas reçu, dans les règles, deux piques au moins
- Ne primer aucun
toro
, que ce soit dans l’arène ou avec un prix, s’il n’a pas reçu plus de deux piques au cours de son combat.
- Ne primer aucune course dans son ensemble si trois
toros, au moins, n’ont pas reçu trois piques ou plus, et les autres, un minimum de deux ; vu que tous les toros prennent bien la première pique, qu'ils ne commencent à laisser entrevoir leur bravoure qu’à la seconde, et qu’ils ne se révèlent réellement braves qu’à la troisième.

Conscients que l’habileté et la précision, en plus du "savoir" et de l’engagement, sont nécessaires pour réaliser correctement la suerte de varas : ne primer aucun picador :


- Qui échoue lors de la première rencontre avec son toro.
- Qui pique en dehors du
morrillo, et ce malgré une très bonne réalisation de la suerte.
- Qui fait tourner le fer de la pique dans la blessure.
- Qui exécute la "
carioca" sans nécessité.

Assumer les rôles et fonctions


Exiger que les responsables du bon déroulement de la course, que sont les présidents, les délégués, les alguazils et les vétérinaires, accomplissent leurs obligations en ne déléguant pas leurs pouvoirs aux professionnels taurins. Ils doivent agir avec la rigueur nécessaire afin que le règlement soit respecté et que la
lidia se déroule avec ordre, en particulier lors de la suerte de varas.

Clarté et honnêteté

Nous nous devrons de dénoncer, au travers des médias que nous avons à notre disposition :
- Les picadors qui ne respectent pas les règles qui régissent le premier tiers du combat.
- Les matadors sous les ordres desquels ils agissent et qui sont, en définitive, les véritables responsables.
- Les autorités qui, négligeant les droits et les devoirs de leur fonction, ne corrigent, n’interrompent,  ni ne sanctionnent les infractions commises.

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Et pour terminer cet article, je ne saurai vous recommander la lecture de ce billet de Marc Roumengou :   http://www.torofstf.com/Infos2008/040708piquesetbutoirs.htm 

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