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La péña LOS DOS
10 avril 2010

2 points de vue différents !

aignan_y_toros_mini Voici le compte-rendu de la corrida de Pâques à Aignan (32) vu par 2 chroniqueurs taurins : le premier (un jeune aficionado) qui semble vivre une corrida à travers les émotions qu’elle lui procure, et le deuxième (un peu plus expérimenté) qui semble être plus puriste et technique. Personnellement, j’ai choisi mon coté …

M.L. (Aficion a los toros) :

  • “Une belle affiche, un cartel appétissant, des toros de Santa Coloma, voilà l’esprit dans lequel j’abordais cet après-midi. Enchanté, et ce malgré le mauvais temps qui s’était installé sur la région midi-pyrénéenne depuis la veille.
    Assis, et bien sur mes 41 euros consentis avec plaisir pour ces Santa Coloma, au-dessus du toril, le regard sur la porte, j’attends impatiemment qu’elle s’ouvre. Quand soudain surgit « le cornu » ! La surprise fut grande, la pilule difficile à avaler ! En effet, le malheureux ne s'était fait non pas épointer, mais amputer les cornes ! Messieurs Valverde, Aguilar et Bolivar ont sûrement rigolé, ce ne fut pas le cas en haut.
    Nous voici donc au premier acte d’une bouffonnerie où l’on a ri jaune. On a alors assisté au défilé d’un lot de « toros » de fonds de tiroirs, armés de pistolets à bulles. C’était l’occasion pour les plus jeunes d’apprendre, et en images, l’expression « passer chez le coiffeur ».
    Pour ce qui est des toros, sans parler des « armures », et bon sang c’est difficile de faire abstraction de leur absence, maniables mais vraiment pas jolis, mention particulière au « bœuf » sorti en quatrième. Au contraire, le cinquième que refusa de voir Aguilar, sortait du lot, et avait sûrement disposé de jolis bois.
    Côté piques ce ne fut pas la fête, un total de onze pour ces Santa Coloma, seul le numéro 5 en prit trois. D’ailleurs, elles furent bâclées pour la plupart, sans réelles mises en suerte. Sur son second, Sergio Aguilar fit l’effort de faire les choses correctement, et ce fut bien la seule chose à laquelle il s’appliqua. Valverde et Bolivar, eux, laissèrent leurs toros courir au travers du ruedo, rentrer dans les chevaux dans la confusion la plus totale. Lidia chaotique, et des maestros indifférents. Il y avait sûrement plus intéressant à se raconter le long du callejón, ou des chocolats à finir de digérer.
    Les toreros étaient donc absents en ce dimanche, on notera le hold-up de Valverde qui oubliant de se croiser, guida ces Rehuelga aux armures arrondies du bout de la muleta (privés de cornes, peut-être avaient-ils en contrepartie le pouvoir de mordre) et il mit des épées franchement mauvaises, puis bénéficia de la grâce présidentielle, coupant deux oreilles. Messieurs les mains en l’air !
    Sergio Aguilar et sa fabuleuse main gauche ! Mais où était-il ? Je me le demande encore, est-ce la présentation des toros qui lui a fait passer toute envie ? La pluie ? Le froid ? Son humeur du jour ? Lui qui bougeant sans cesse, se contenta d’agiter les leurres devant la bête avant de l’estoquer honteusement.
    Bolivar, lui, avait oublié qu’il portait l’habit de lumières, au point qu’il laissa à ses subalternes le soin du premier tiers d’un de ses bichos. Un banderillero aux véroniques, assez inédit ! Lui aussi braqua deux oreilles à cette présidence scandaleuse sur une faena de charité.
    Qué lidias señores !
    Personne au palco, ou alors on n’a pas vu la même corrida ! Un mental en biscotte monsieur le président ! Trois olés des festayres et vas-y qu’on sort LES mouchoirs !
    Néanmoins, on ne peut pas autant en vouloir aux hommes en bas, qu’au comité Aignan y Toros. La petite arène se réclamant torista, s’est moquée de l’aficion, l’a volée, bafouée. Nous avons été pris pour des jambons ! Et des bons ! On nous a proposés des Santa Coloma avec des types en face, et on voulait des toros, des vrais, histoire de sortir de nos longues soirées d’hiver, où les toros ne sont que souvenirs. Du vent ! C’était tout bonnement infâme mesdames et messieurs d’Aignan y Toros ! Alors certains diront que les cornes étaient malades, c’est une possibilité, tout comme celle d’un tour chez l’élagueur du local afin que les messieurs ne se blessent pas en début de temporada.
    La bourse ou la vie, ou presque, à 36 euros les premières places, Aignan y Toros a joué les bandits de grands chemins, car ces toritos n’en valaient pas tant.
    Il en va qu’Aignan y Toros a tout intérêt à repenser sa feria 2011, et probablement remplacer cette « corrida » par une novillada de qualité, si elle désire conquérir le titre de plaza honorable ainsi que le cœur des aficionados.
    Vivement des Toros !

J-P. C.(Terres Taurines) :

  • “Bien faits et bien proportionnés mais bas, les toros de Rehuelga , commodes d’armures, ont manqué de force et de transmission. Sortirent du lot les très bons et nobles premier et dernier, le second fut âpre et collant, le troisième était distrait, faible et fade,  le quatrième noble mais faiblard, et  le cinquième court de charge et distrait. Javier Valverde oreille et oreille, Sergio Aguilar, silence et sifflets et Luis Bolivar, silence et deux oreilles.
    Javier Valverde étudie son premier sans le soumettre à son capote, en  le cadrant jusqu’au centre du ruedo. Le toro prend une pique sans force ni fixité. Au quite Valverde distille deux véroniques suaves et templées. Dès l’entame, le public apprécie le temple et la technique du salmantino qui enchaîne les séries avec douceur et maîtrise. En utilisant avec justesse et intelligence la noblesse molle du Rehuelga, Valverde va construire une faena douce, précise, dénuée de fioritures . L’estocade est superbe et foudroyante, oreille. A son second, un cardeño claro lourd, qui ne supportera  aucun capotazo à sa sortie, Valverde observe le manque de force et de punch du Buendia lors de deux rencontres au cheval où le toro sera sévèrement châtié. Débutée sur la corne gauche la faena de muleta ira crescendo.  Après quelques hésitations lors des deux premières séries, le torero trouve la distance et sert plusieurs séries des deux bords d’une belle qualité. Le toro, trop faible, écourte son combat et Valverde se montre à nouveau époustouflant épée en mains par un estoconazo foudroyant, oreille.
    Sergio Aguilar est apparu sous son plus mauvais jour. Mal servi par le sorteo, il se fera secouer sans gravité lors d’un quite approximatif devant son premier. Le toro colle et manque de gaz. Il conclura d’une demie lame contraire, silence. Face à son second , un toro distrait avec une charge sèche et courte, Aguilar va vite abréger et terminera par une vilaine lame donnée sur le voyage. Sifflets.
    Luis Bolivar laisse son premier à son péonage lors de sa sortie. Le public le pousse à reprendre les affaires en mains mais il se méfie et conduit le toro vers le centre comme ses employés. Le toro prend deux piques appuyées. A la muleta Bolivar reste prudent. Il prend du temps entre chaque série et alterne les bons et les moins bons muletazos sur les deux bords. L’ennui s’installe et le colombien porte une épée habile, suivie d’un avis, silence. Face à son dernier, le meilleur du lot mais le plus laid de tête, Bolivar sort le grand jeu à la cape : quatre véroniques, deux chicuelinas et une rebolera font vibrer les tendidos. Bolivar ordonne à son piquero de lever la pique dès l’unique rencontre au cheval. Le toro garde ainsi mobilité et noblesse. Débutée à droite, la faena  est plaisante et allurée. Seuls ces temps de préparation, entre chaque série, nuisent à la qualité de l’ouvrage. Bolivar joue de l’esthétique avec exagération pourtant ses muletazos sont profonds et parfaitement calibrés. L’estocade est énorme et foudroyante, un avis, un descabello, deux oreilles synonymes de sortie a hombros en compagnie de Valverde. Temps très frais, 10°, avec du vent et de la poussière, quelques gouttes au deuxième toro. Trois quarts d’arène. “
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